CHANSONS EN BRETON SUR FEUILLES VOLANTES
Texte de la chanson Article de Musique Bretonne Sites web relatifs Chanson sur feuille volante relatant la ruée vers l'or de 1848 en Californie et avertissant les éventuels amateurs des conditions de vie sur place...
SON NEVEZ VAR SUJET BRO ANN AOUR HANVET AR C'HALIFORNI Une chanson sur feuille volante mi-publicitaire, mi-moraliste Serge Nicolas, Musique Bretonne, n°128 (Mars.-Avr. 1994) http://www.dastum.com
En 1978, sur les ondes de Radio-Armorique non encore divisée en deux comme maintenant, Fanch Broudic diffusait dans 'Liou an amzer ha spered an dud" une série d'interviews de Robert Delisle, originaire des environs de Lannion, à propos de son métier de chercheur d'or au Canada. Cette interview et ce thème pourraient paraître inhabituels voire exotiques tant les bécassinades du Breton têtu et obstiné mais peu enclin à sortir de son petit coin sinon à en mourir, ont la vie dure.
Indépendamment du canton de Gourin, connu pour avoir fourni, entre autres, son lot à l'émigration américaine, il est intéressant de mettre en lumière une chanson sur feuille volante de type mi-publicitaire, mi-moraliste, dont le titre seul est un résumé : " Son nevez var sujet bro ann aour pe ar C'haliforni ".
Disons tout de suite que le timbre, c'est-à-dire l'air sur lequel devait être chanté cette chanson est pour le moins évocateur lui aussi : c'est 'An Doue Arc'hant'. On ne pouvait trouver mieux 1 C'est une preuve nette de l'humour voire de la malice de l'auteur ou de l'éditeur, qui a de la suite dans les idées ; c'est le moins qu'on puisse dire.
Le fond du texte
Avant de parler de la forme, c'est-à-dire les caractéristiques de la feuille, édition et impression, qui ont autant d'importance que le fond, parlons donc de ce dernier.
Le texte comporte 42 couplets : il en consacre 3 à l'introduction, ensuite 5 à la découverte de l'or, 6 à la fièvre de l'or' locale, c'est-à-dire de Sacramento à San Francisco, ensuite 1 1 à la fièvre de l'or au niveau de l'état de Californie, puis à son internationalisation (4 couplets). Comme les gens ont faim de nouveauté, de connaître le monde mais aussi de le comparer, disons de le mettre à leur aune, l'auteur parle ensuite sur 8 couplets de la cherté de la vie sur place. Le couplet 37 parle enfin de la fameuse 'fièvre de l'or' qu'il appelle 'arroëz an aour' et cela amène, petit à petit sur 5 couplets à la fin, où l'auteur prie carrément les gens d'acheter sa chanson.
Introduction. Le couplet introductif est habituel ('Me ho suppli, tostait amâ...'). Le dernier vers porte 'an tenor...' ; comme il est question de chanter, il est difficile de dire s'il s'agit d'une allusion aux qualités vocales de celui qui a composé ou d'une faute d'impression pour 'tensor', puisqu'il est question de 'bro an aour', le pays de l'or, à la suite. Les deux couplets suivants localisent la Californie, loin, loin au-delà de la 'grande mer' ; plus c'est loin mieux ça vaut... Et on finit par une opposition avec le bruit et la fureur d'après.
La découverte de l'or. D'emblée, le texte est daté par le sujet : les faits ne sont pas récents puisque la découverte de l'or en Californie date de 1848, et que la chanson dit au troisième couplet : 'Breman zo tri bloa, pe var dro...', ce qui nous place donc autour de 1851. La rivière Sacramento voit se construire un village (fait significatif, on parle de la rivière, ce qui indique que la ville n'existait sans doute pas). Par hasard, le premier coup de pic permet de découvrir une pépite de 30 livres (française est-il précisé) d'or pur, et les découvertes continuent.
La fièvre de l'or locale. C'est un équipage de matelots venus faire de l'eau qui déserte et se lance dans la prospection. Les 'gendarmes' envoyés à leur recherche désertent eux-mêmes, et vont jusqu'à creuser le sol avec leur sabre. On envoie alors l'armée pour savoir ce qui se passe dans ce pays dont nul ne revient, et les soldats eux-mêmes désertent. Il ne reste apparemment que le capitaine pour retourner à San Francisco où sans nul doute, il répand la nouvelle, donc va contribuer à répandre la fièvre de l'or.
La fièvre de l'or au niveau de l'Etat. Cette partie commence à San Francisco, comparé ici à la Roche-Derrien... Le capitaine dans son récit n'est d'abord pas cru tellement ses récits apparaissent incroyables, il passe même pour un aliéné. Quand les preuves sont apportées, la ville se vide soudain, les gens de la ville doivent faire leur soupe eux-mêmes, le préfet doit balayer sa chambre et cirer ses bottines.
L'internationalisation. Le bruit de l'or se répand aussi vite dans les Etats de l'Union qu'au niveau international et là, cinq pays européens sont cités, ainsi que l'Asie, ce qui désigne aussi bien la Russie que l'Extrême-Orient. Bien sûr, la liste, n'est pas exhaustive et obéit à des contingences non liées aux faits, mais à la longueur des vers et des quatrains. Cependant la mention séparée de la Prusse et de l'Allemagne n'est pas sans signification : à cette époque, les remous de l'unité allemande, menée par la Prusse (1848-1850), travaillent l'opinion. La montée des préoccupations françaises qui conduiront à la guerre de 1870 ne peut être ignorée. Mais le point de vue semble encore neutre à l'égard de la Prusse. Sur place, en Californie, la cohue règne déjà (200 000 personnes), mais il y aurait de la place encore pour 100 000... De toute façon, la place ne manque pas : 3 000 lieues carrées de "placers", et de l'or pour cent ou deux cents ans, ce qui nous mène jusqu'en 2051 !
Toute médaille a son revers : la cherté de la vie sur place. Ainsi est-il tout d'abord impossible de se loger et on n'a pour cent écus par semaine qu'une loge de charbonnier dont le toit est percé, sans armoire, ni lit autre qu'une brassée de broussailles. La livre de pain coûte 20 réaux et la bouteille de 'vin ardent' (sans doute du whisky de mauvaise qualité) vaut-elle 2 écus et 10 sous. Laver une chemise coûte 20 réaux et la douzaine d'ufs 8 écus. Les pommes de terre pour finir valent le prix d'un bélier. Il est difficile de vérifier les prix un par un, mais si certains sont placés là pour la rime, les anecdotes de Jack London (cf. Le pays de l'or, coll. Bouquins) parlent bien des prix délirants de certaines fournitures.
Cette partie conclut sur la 'fièvre de l'or', qui prend quiconque met les pieds en Californie, qui amorce la conclusion avec des considérations philosophiques sur cette espèce de folie qui mène différentes classes sociales et métiers à travers les pays européens à tout délaisser pour l'argent, quête éternelle, et nous mène à la fin, où l'auteur, avec un clin d'il, prie carrément les gens d'acheter tous sa chanson, pour lui permettre d'attraper lui aussi la fièvre de l'or.
Particularités
La chanson a une structure précise et bien articulée : elle suit bien les faits qu'elle relate, que l'on peut encore aujourd'hui vérifier dans l'histoire de cette époque. Les sources ne sont pas citées, mais elles sont visiblement bonnes, sans aller jusqu'à dire qu'elles sont de première main. Il n'y a aucun signe que l'auteur lui-même soit allé en Californie. Il a donc pu utiliser soit la presse, soit des informateurs de première main.
Dans les considérations sur la cherté de la nourriture et de vie locale, il y a même de curieuses analogies avec la ruée vers l'or suivante, celle de 1896 dans le Nord, au fameux Klondike (se référer aux romans de Jack London). La progression de la fièvre de l'or avec la quasi-désertification de San Francisco sont saisissants.
L'auteur cherche par contre à coller à son public et le gratifie d'une part d'exotisme, en parlant de 'placer', mot dont l'explication est donnée dans une note au bas de la troisième colonne, en dessous du couplet 22, lors de sa première occurrence au couplet 18 ; et qui est utilisé pas moins de 5 fois dans le texte et une fois dans l'" octain " final. D'autre part, il le gratifie aussi de comparaisons en disant que San Francisco était une petite ville, comme la Roche Derrien, avec 500 habitants environ. Les Rochois apprécieront la comparaison. D'autre part, la Californie se voit affublée d'un 'préfet' (couplet 23). S'il est exact que les territoires américains se voient appelés un moment 'départements', surtout avant d'avoir une législature d'État, parler de préfets va un peu loin et c'est sans doute pour faire antithèse avec le fait que le préfet doit balayer sa chambre et' cirer ses bottines que ce terme est employé.
La ruée vers l'or et son caractère international, de l'Europe à l'Asie qui battit son plein en 1849, sont des détails vrais, encore évoqués dans les livres et sur les écrans. Pour ceux qui aiment les bateaux, il est à noter que cette période, apogée mais chant du cygne de la grande navigation à voile, vit se développer les clippers et navires proposant le voyage en quatre semaines de la côte Ouest (New York) à la Californie, par le Cap Horn, tant il est vrai qu'il valait mieux contourner le continent et passer le Horn que de se risquer à prendre la route terrestre. Ce qui en dit long sur la sécurité qui devait y régner... Mais ceux qui passaient n'étaient pas des anges non plus !
Les comparaisons de prix en écus et en réaux sont bien faites pour être évocatrices pour le public ainsi que pour le logement comparé à une loge de charbonnier; et les comparaisons en nature, avec un mouton équivalant le prix d'une livre de patates. D'après ce qu'on lit dans Jack London, la comparaison semble à peine exagérée. Les renseignements démographiques ne sont pas absents avec 200 000 personnes estimées en Californie, et le recensement de 1850 dit bien que la population de la Californie dépasse celle du Delaware ou de la Floride, Etats de la côte Atlantique peuplés bien avant la Californie. mais l'auteur exagère tout de même un peu en disant qu'il y aura autant d'or dans cent ou deux cents ans !
Le couplet 37 parle enfin de la fameuse 'fièvre de l'or' qu'il appelle 'arroëz' an aour, ce qui est plus approprié que 'terzien' mot exact qui signifie fièvre ; car arwez désigne plus précisément la maladie que la fièvre qui en est le symptôme.
Élément inhabituel : en fin de chanson, après une vignette qui représente un âne, lourdement chargé du matériel nécessaire, qui baisse la tête ; suit un octain, de structure différente des quatrains précédents (12 pieds au lieu de 8), suivi de la signature, et est beaucoup plus critique sur cette ruée vers l'or qui rend 'Fanch ar Foll' plus pauvre au retour qu'au départ. L'auteur est pourtant à l'évidence le même que celui du texte principal. On a l'impression en le lisant que l'auteur en fin de texte s'est aperçu qu'il en disait trop, et qu'il ne fallait pas contribuer à répandre cette 'fièvre de l'or' qu'il décrit par ailleurs. Ou alors on lui a peut-être demandé de le faire.
Édition, version, auteur
Le texte est connu chez Ollivier sous le numéro 1069 B qui reporte au n° 352. Cette chanson est 'Chanson composet a neve var sujet ar vesventi' de Maze Beux, la chanson 'Son nevez var sujet bro ann aour pe ar C'haliforni' étant en deuxième, ce qui est confirmé par la pagination qui va de 6 à 8 pour ce texte. La chanson est, comme on l'a dit, datée précisément au troisième couplet : 'Breman zo tri bloa, pe var dro...', ce qui nous place autour de 1851.
La version provient de l'éditeur J. Letréguilly à Morlaix, mais la version originale provient de chez Haslé, toujours à Morlaix, mais datée de juillet 1864, ce qui est antérieur. J. Haslé est en exercice de 1862 à 1876 et Letréguilly de 1885 à -? On est donc ici en présence d'une réédition. Le timbre aussi date les choses puisque 'An Doue arc'hant' est connu par deux versions, de J.-F. Le Goffic (exercice de 1848 à 1864) et de Madame Vve Le Goffic (exercice de 1864 à 1873). Il existe donc un décalage de plus de 10 ans entre la composition (vers 1851) et l'édition (vers 1865).
La question de l'auteur est plus problématique, car si on voit à la fin, ce qu'Ollivier a bien noté, que les initiales 'C.V.' sont imprimées ' c'est par trop laconique. L'auteur est trégorrois sans doute car l'allusion à la Roche ne peut être innocente, il savait à qui il parlait. Le dialecte n'est pas assez finistérien pour parler de la Roche Maurice. D'après les auteurs recensés par Ollivier, on voit soit M. Vey connu pour un seul texte (0ll. 1106), et sans autres références biographiques. Il y a aussi Corentin Vorc'h de Rosporden (011. 842 et 931), mais qui semble être un auteur strictement local et inspiré par la guerre de 14-18, donc un peu jeune pour nous. Même en prenant les initiales dans l'autre sens, pas davantage de succès. Prenons le célèbre morlaisien poète Vincent Coat (1845-1908) par exemple. Ce n'est guère dans son style de compositions.
Signalons une autre convergence un peu plus intéressante, mais qui malheureusement ne nous éclaire pas plus sur l'identité de l'auteur : la chanson n° 548 du catalogue Ollivier, publiée chez Haslé à Morlaix, signée dans le texte par J.-M. Leneindre, est suivie d'une 'peden' de 8 vers suivie des initiales 'C.V.'. La présentation des deux feuilles est identique. L'auteur est probablement le même, et si on ne peut conjecturer qu'il vécut au moins jusqu'à 1871, l'édition de ses textes a eu lieu dans une période qui englobe la fin des imprimeries Haslé (1884) et le début de Letréguilly (1 885), avec le court intérim de Pierre Le Goaziou à Morlaix de 1884 à 1885.
Conclusion
Cette chanson est une des multiples preuves de l'ouverture sur le monde de cette société rurale, pas si bornée qu'on a bien voulu le croire ou le faire croire. Chacun de nous sait ce qu'il en est. Et il en est de même des idées qui voudraient nous faire croire à la prétendue ignorance des gens sur le monde extérieur à leur canton. On sait bien que la soif de savoir était vive, et qu'elle l'est encore ; et que les feuilles volantes et ceux qui les chantaient répondaient précisément à ce but.
S. Nicolas
Appendices
Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le système monétaire de nos grands-parents, rappelons les barèmes suivants :
le gwenneg 1 sou, soit 5 centimes
5 gwenneg 1 réal, soit 25 centimes
4 réaux 1 lur, soit 1 franc (eur pez pevar real')
20 réaux ou 5 francs 1 skoed, soit 1 écu ('pez ugent real')Bibliographie
Dastum : fonds de feuilles volantes. A propos de J.-M. Leneindre (Jan-Mari an Nent), voir des détails dans le cahier Dastum n°5 (Bro Vanch).
J.Ollivier Catalogue bibliographique de la chanson bretonne sur feuille volante, Quimper, éd. Le Goaziou, 1942.
James M. McPherson La guerre de Sécession (aperçus sur l'or en Californie) Paris, éd. Robert Laffont, 1991 (Coll. Bouquins)SON NEVEZ VAR SUJET BRO ANN AOUR HANVET AR C'HALIFORNI
(Var ton : An Doue arc'hant)
Me ho suppli, tostàit amâ,
Tostait hac e clefot cana,
Bian ha bras, pinvidik ha paour,
An tenor creus a vrô an aour.En Amerik, dreis ar môr bras,
Pell, pell a chan, ia, pell siouas
A zo eur c'hontre pehini
A zo hanvet Californi.N'eus ket pell amzer er vrô-ze
Ne voëler nemed loëned goê :
Na ty, nac os, nac hent, na tud,
Nemert coajou ha loêned mud.Breman zo tri bloa, pe var dro,
En tal rivier Sacramento,
Eur rivier vras d'eus ar c'hontre,
A teurvejont sevel tye.Tud a vicher, artisanet,
Gant binviou oue di casset,
Evit toulla fondamanchou
Ha ive sevel mogueriou.Mes pa gomansjont da doulla
E comansjont da estouna :
Kento tôl piguel d'eus acoêt,
Eur pes aour fin ho d'eus cavet.Eur peç aour flam, melen ha pur,
Sellet outan voa 'r blijadur !
Tregont lûr frank, ê boêjou Franç,
Boêze ar peç 'bars er velanç.Hac hint da doulla adare :
Tri peç a kefjont en deis-se
Bemde toullent, ha dre ma c'hent,
E kavent aour fin var ho c'hent.Martolodet deut d'ober dour
Lec'h ma voaint ho tenna aour,
'Vel m'ho goêljont, estonet bras,
Da vont d'ho vetec 'zizertas.Chetu oue casset archerien
Evit clask an dizertourien ;
Mes ar re man p'ho deus guelet,
Oc'h-unan a zo dizertet.Hac int da dumial ar blenen,
Ha da glask aour gant ho sabren
Dre ma glaskent, aour a gavent,
Caout a rent aour fin dre ma c'hent.Neuse oue casset eur bagad
Soudardet fresk, soudardet mad,
'Vit goud petra voa er vrô-ze
D'eus pehini dân na retorne.k zoudardet p'ho d'eus guelet,
'Vel ar re-all zo dizertet,
Evit clask aour a gréis calon,
Ha caout arent hep toulla dôn.Ar c'habiten pa n'eus goëlet
Voa he eskoaden dizertet,
Hep tabourin na pavillon
A retornas d'he c'harnison.San-Francisco zo'r guear vian,
Eur guerrik stris, neubeut ledan,
Rea devoa, evel er R'och.
Eur pemp cant dên pe neubeutoc'hDi retournas hon c'habiten
Pa zistroas hep he vanden,
Mezus 'vel eur c'hy ve lacat
En bec he lost eur voutes koat.Pa raportas d'he gomandant
Penoas voa bet he accidant,
Hon c'habiten oue kemeret
Evit eun dèn diskientet.Gaër en devoa, ma grede dên
Penaos er Placet,, n'ho c'hichen,
E caver aour, evel c'hoad,
En mesk ar fank, an douar pri.EurPlacer eo an hano veroèt d'ar blenennou bras en pere he ve cavet an aour nevez.
Kentoc'h e vije bet credet
E voa taguet he zoudardet
Gant an aër-vôr, creis ar c'hoajo,
Petramant gant ar c'huilet dero.Prestic gouscoude he credjont,
Evel sant Thomas, pa voêijont,
Pa voëljont aour d'eus ar Placer
0 tont a zamou 'bars en ker.Kement den valid oa er plaç
D'ar Placer souden a redas,
A redas souden d'ar blenen
Evit dastum an aour melen.'Rog fin ar ziun ar vourc'hichen
A re ho hunan ho zouben
Rac mevelien 'vit pris ebet
Na vije er c'hartier cavet.
Ar Prefet eus an depàrtamant
Faut eur mevel, memesamant,
A renke skuba e gambc'hou
A cira e votinesou.Eun dèn capabl, seul wije paour
'Rog mont da blenen an aour,
A dra certen, 'rog hir arnzer,
A retorne crokant d'ar guer.Pep hini rê, en ber langach,
Mil skoët ar ziun, pe davantach.
'Rac 'lies dên en d'eus cavet
'Neubeut amzer he c'hoec'h mil skoë.Prest dren oll bed eo eet ar vrud
Demeus eun enveleb burzud,
Ha d'eus a bevar c'horn ar bed
Tud d'ar vrôze zo diredet.D'eus Franç, Brô-Zaos ha d'eus ar Spagn,
D'eus ar Pruss hac an Allamagn,
Ha memes d'eus fonç an Asi,
E red an dud d'ar C'haliforni.Hirie an déis, a dra certen,
A zo eno daou c'hant mil dèn,
Mes pa vije cant kement all
A vije c'hoas plaç da re-âl.En pad cant vloas, ha cant ouspen,
Na zisourfont ket ar blenen,
P'an d'he guir zo er Placer-ze
Ouspen tri mill leo a garre.Mes, chelaouet, -'bars er vrôze
Mar dé oommun an aour neve,
Ar bevanç a zo ker meurbet,
A lojéis mad n'a n'eus ket.Eun ty evel eul loch glaouêr
A goustfe d'ech 'bars er Placer
Cant skoët ar ziun da neubeutan,
Ha c'hoas a refe glao ennan.C'hoas na po ket eur prezic paour
Evit dastum ho tamou aour,
Nag eur chiminal d'ober tân,
Ho coèle ve eur bern trouscan.Peb lûr bara a goust eno
Ugent real, pe var dro,
Hac eur voutaillat guin-ardant
Daou scoêt deo guennec en arc'hant.Uguent real a goust canna
Eur rochet voén hac en cec'ha,
Eis skoêt coust eun doussen huo
Hag he fritan marteze nao.Ar patates 'bars ar c'hanton,
Dréist an traou-all zo diraison,
Eul lûr patates poas eno
'Goust pris eun danvad en hon brô.Ha gouscoude 'bars er c'hontre
'Vanket main da sevel tye :
Na vank na goên na dour mad
Mes dôn na c'houl ho labourat.Rac betec hent kement hini
Arri 'bars er C'halitorni
A grog ennan eul goêl glenvet
Arroéz an aour a c'he hanvet.An hini n'eus eur sort clenvet
Ne capab d'ober man ebet,
Nemert clask aour bars er Placer
Keît a neve alan d'ober,Mes, ma Doue ! ar c'hlenvet ze
Nan, neket eur c'hlenvet neve
Ha niver dud bars er vrô-man
Cals pe neubeut d'eus anean.Tud a beb stad, labourerien,
Artisanet, tud a bluen,
Tud a gleze, tud a justiç,
Leanezet, tud a illis;Bien ha bras, yaouank ha koz,
En Spagn, en Franç, hac en Brô-Zaos,
Oll he claskomp, dre mil voyen,
Flourat he c'hov d'hon yalc'higuen.Ha mar piij doc'h ma zôn neve
Gant aoun me ar c'hlenvet ive,
Incontinent mad he caffen
Ma prenfach tout peb a eillen.Monet da vro an seur a zo bet pell amzer
C'hoantegues kals a dud pere zo c'hoas er guer
Groet mad ho deveus, herves ma santimant,
Ne brofiter netra o veza re gourmant :
Eun dervez Fanch ar Foit a zamas he azen
Evil mont d'ar Placer da glask an aour melen
Mes d'eus eno tistroas eb ky, azen nac aour,
Hac hido ar reuseudik a zo kasset da baour.C. V.
Sites webs relatifs Ces sites américains très documentés retracent l'histoire de la ruée vers l'or en Californie. http://www.goldrush1849.com/
http://comspark.com/goldminer-mall/chronicles/chron.htm
http://www.isu.edu/~trinmich/allabout.html
http://comspark.com/goldminer-mall/chronicles/fastfacts.htm
http://www.museumca.org/goldrush/
http://www.sfmuseum.org/hist6/masonrpt.html
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