CHANSONS EN BRETON SUR FEUILLES VOLANTES
Chanson Article de l'Illustration Sites internet
Gwerz savet en memor d'an dud beuzet war al lestr SANT-PHILIBERT
d'ar 14ved a viz Even 1931(Naufrage du Saint-Philibert) Thierry Rouaud
Cette gwerz "composée en mémoire des gens noyés sur le navire St- Philibert " fait allusion à ce que l'on a appelé à l'époque Le "Titanic breton". Le navire était trop chargé et mal adapté à la navigation en pleine mer. Le Saint Philibert ne put résister à une tempête soudaine et coula rapidement. Il n'y eut que quelques survivants sur les 500 personnes à bord. On trouvera en annexe le récit donné par l'Illustration et des photographies d'époque ainsi que quelques liens vers des serveurs parlant du naufrage ou relatifs à l'histoire et la culture de la région.
La chanson sur feuilles volantes d'Emile Gallic Le Saint-Philibert, quelques jours avant lenaufrage L'auteur, Emile Gallic, était sacristain (paotr ar c'hleyer) à Plougonven (Finistère). On connaît plusieurs chansons sur feuilles volantes de cet auteur. La plupart datent des années 30 et ont pour sujets des évènements dramatiques.
La gwerz du St Philibert se chantait sur l'air de Ker-Ys et a été suffisamment populaire pour faire l'objet d'une seconde édition. Il existe également, semble-t-il, une complainte en français sur ce sujet.
Chansons composées par Emile Gallic d'après le catalogue de J. Ollivier Kanaouen nevez savet evit ar soudarded yaouanc o vont da partial.
Chanson nouvelle levée pour les jeunes soldats qui vont partir.
Ce type de chanson était assez courant au 19ème siècle quand la conscription durait plusieurs années. Elle apparaît en 1930 comme un peu archaïque.
Gwerz savet en memor d'an dud beuzet war al lestr Sant Philibert d'14ved a viz Ebrel 1931
Complainte levée en mémoire des gens noyés sur le bateau Saint-Philibert, le 14 avril 1931Nota : Ces deux chansons ont été publiées ensemble chez Boclé à Morlaix
Gwerz trist Iliz Plougonven dëvet d'an noz kanta 'viz Mâe 1930.
Complainte triste (sur) l'église de Plougonven détruite par le feu la nuit du premier mai 1930
Signé de la manière suivante :Emil Gallic, Paotr ar C'hleyer, Kaner yez Treger.Recit deuz Malheuriou braz Douarnenez ha Concarno d'an 18 a 19 a viz Gwengolo 1930
Récit des grands malheurs de Douarnenez et de Concarneau du 18 au 19 septembre 1930.
Je n'ai pas trouvé quels étaient ces malheurs, peut-être une tempête ?.Gwerz nevez savet war gwalheur trist Lagny erruet d'an 23 a viz qerzu 1933
Complainte nouvelle levée sur le triste malheur de Lagny, le 23 décembre 1933
Il s'agit d'un grave accident ferroviaire survenu dans cette ville proche de Paris. L'express de Strasbourg, n'ayant pas vu les feux d'arrêt a cause du mauvais temps, a percuté l'arrière d'un train venant de Nancy. Il y eut semble-t-il de nombreuses victimes.Les remiers cadavres de noyés alignés dans un hangar Résumé en français de la gwerz :
L'auteur invite ses compatriotes à écouter une nouvelle chanson en rappelant ses œuvres antérieures sur Plougonven et Concarneau. Il invoque les Saints de Basse Bretagne pour l'aider à décrire le malheur qu'il va raconter. Il reprend succinctement les circonstances du naufrage, donne le nombre des victimes et s'apitoie sur le sort de ceux qui ont perdu des parents ou des enfants. Il souhaite aux rescapés de se rétablir rapidement et insiste dans plusieurs couplets sur le fait de secourir ceux qui sont dans le besoin, dans ce cas là et aussi dans tout les autres. Emile Gallic termine en demandant à Saint Philibert de se faire l'avocat des victimes auprès de Dieu, souhaite le paradis pour ces dernières et la santé et la prospérité pour les survivants.
Le voilier La Loire ramenant des corps à St Nazaire Débarquement d'un des corps
Gwerz savet en memor d'an dud beuzet war al lestr SANT-PHILIBERT
d ar 14ved a viz Even 1931
Ton: KER-IS
Kenvroïz eus a Vreiz-Izel,
Dont 'ran adarre d'ho kervel
Evit silaou eur ganaouen
Meus rimet gant kals a anken.Alies 'meus grèt tro ar vro,
Dreist-holl eun nebeut amzer 'zo,
A dost hag a bell diouz ar gèr
'Meus kanet dre bep sort amzer.Goude distruj dour ar c'hreiste
Ilis Plougonven warlene,
Ha maleuriou bras Konkarno
E meus baleet meur a, vro.Met breman, gant kalz a c'hlac'har,
Pa neus ken war hon taol douar,
E teuan da c'houlenn skoazel
Digant holl zent koz Breiz-Izel.Da zont da harpa va fluen,
Ma kavin ar wir sklerijen,
Da ziskleriea d'ar Vretoned
Ar c'holl braz zo bet en Naoned.D'ar zul, parzeg a viz even
Aet d'ober eur bourmenaden
War lestr anvet Sant-Philiber,
A grenn-dost da gèr Sant-Nazer.War bemp-kant e oant partiet ,
Mintin mat a gêr an Naoned.
Vit tremenn ar bras eus an de
Barz en enezen Noarmoutier.Da vont, ar veach 'oa bet brao
Met, siouaz ! ar mor en em zao:
Kement ne oa ken a voyen.
Kaer a oa esaat derc'hel penn.O tistrei, etal Sant-Gildas
Al lestr, barz e fons ar mor bras,
A zo bet aet en berr-amzer ;
Pebez glac'har d'o zud er gèr.Pa glevchont ar c'helou spontus,
O oaint rentet ken malevrus,
Chommet o zud e kreiz an dour
Heb n'helle den d'o zikour.Kriz a oa klevet o c'hlemmou,
Bugaligou, tadou, mammou,
Priejou nevez dimezet,
Holl nemet eiz int bet beuzet.Gwelit 'ta 'l lestr Sant-Philibert
'Neus gret. siouaz, kalz a vizer,
'Lezel en fons ar mor distur
Tud en o brasa plijadur.Pevar-c'hant-hanter, pe war-dro,
'Lerer, deus kavet o maro
Hep konta ar vugaligou
'Oa c'hoaz war barlen o mammou.D'ar re a zo bet soveteet,
Souetomp ar gwella yec'hed,
Mar teufont d'en em gonsoli
Demeus ar sort merzerenti.Ma teuy ar gonsolasion
Da ezetaat pront o c'halon
Ha da chom gren pad pell-amzer
Goude kement-all a vizer.Hogen gwelit, va c'henvroïz,
'Zo kalz a dud en eur stad trist,
Kemeromp peurz en o foaniou,
O sikouromp 'n o ezommou.Rak ar blaneden 'zo kalet,
Siouaz, en bro ar Vretoned,
Ar mor, gant e fallagriez
A ra maleuriou aliez.Nag a bet gwech 'teu ar sord fall
D.ober glac'har da gement all,
Rak 'nomp ket c'hoaz evit miret,
Deus dour, na kurun, na luc'hed.Dreist-holl, Breiziz, tud an Arvor
Kouls er mene evel er mor,
Tud ar c'heriou ha war ar mêz,
Truez demeus an dudou kez,A zo hirio oc'h hirvoudi
Gant dienez braz en o zi,
Poaniet barz en pep sort feson
Gant trubuillou a ran-galon.Silaoùomp eta o c'hlemmou,
Greomp d ezo aluzennou
Breudeur omp holl war an douar
Kouls er joa evel er glac'har.Hervez hon galloud hag hon stad
Mez, deuomp holl a galon vad
Karomp, greomp vad d'hon nesa
Tre ma vefomp war ar bed-maRak hini'hanomp ne oar lenn
Pez a verk deomp ar blaneden.,
Met dre ma tremenn an deyou,
Ar miziou hag ar blaveziou.A pa deufer en toull ho tor
Deuit gant eur galon digor
Da zigemer gant karante,
Sikouromp an eil egile.Ha neuze, holl e vemp laouen
Hag ar vuez, berr da dremenn
Rak hon poaniou a zo dister
Kichen tud kez Sant-PhiliberDiskit ar werz man, penn-da-benn
Sentit demeus skrid va fluen,
Ha sur 'oun, ar wir Vretoned
Deuio maioch d'en em garet.En hon pedennou, barz er gèr
PedompAotrou Sant-Philiber
Ma vezo ar gwir avokad
Vit an dud beuzet en e vag.Goulomp, en amzer da zoned
Ar peoc'h etre ar Vretoned,
War vor, kouls vel war an douar
Demeus hon traonien a c'hlac'harRak ar vuhez, meurbet 'zo berr.
Buan e tremenn an amzer,
A greiz-holl a 'vez diskaret
Ar c'hrenva a zo war ar bed.Goulennomp en eur finissa,
Ar Baradoz'vid an dud-man
D'an eiz'zo chommet en buhe
Ar yec'hed ha prosperite.Emil GALLIC kaner brezonek, PLOUGONVEN.
LE NAUFRAGE DU " SAINT-PHILIBERT" L'ILLUSTRATION , N° 4607 - 89ème année - 20 juin 1931. Un bateau à vapeur, le Saint-Philibert, capitaine Ollive, chargé d'excursionnistes, parti, le dimanche 14 juin dans la matinée de Nantes pour l'île de Noirmoutier, ayant été assailli par une violente tempête à son retour l'après-midi, a coulé, submergé par les vagues, au large de Saint Gildas. Les gardiens du sémaphore de cette pointe, spectateurs impuissants du sinistre, alertèrent les services maritimes de Nantes et de Saint-Nazaire. Des bateaux de sauvetage partirent immédiatement au secours des naufragés, mais ils ne purent en recueillir que huit qu'ils trouvèrent cramponnés à des épaves.
Or, il y avait à bord, à l'aller, 467 passagers contrôlés, plus une cinquantaine de bébés, si l'on en juge par les voitures embarquées, et un nombre indéterminé d'enfants de quatre à sept ans ; en outre 7 hommes d'équipage. A l'heure du retour, 28 des passagers, après quelques hésitations, restèrent à quai, afin de regagner le continent par le sud de l'île à marée basse. On peut donc évaluer à 500 le nombre des victimes.
La baie de Bourgneuf, à l'ouvert de laquelle l'accident est survenu, est bien abritée par l'est par contre les vents du nord au sud, mais les vents de la partie ouest y soufflent avec force et soulèvent une mer hachée qui se charge de sable et devient rapidement dure. L'estuaire de la Loire compris entre la pointe du Croisic, dans l'ouest, la pointe Saint-Gildas, à l'est, et l'île du Pilier, dans le sud, est en partie obstruée par des plateaux de roches qui rendent la navigation difficile et dangereuse dès que la mer grossit.Le Saint-Philibert était de construction relativement récente : 1923. D'une trentaine de mètres de longueur, il était assez large, mais avait très peu de tirant d'eau, étant surtout destiné à la navigation fluviale entre Nantes et Saint-Nazaire. De ce fait, sa stabilité n'était pas suffisante pour une navigation en pleine mer, c'est à dire sur grosses vagues capables de lui imprimer un fort roulis et, à plus forte raison, sur les vagues exaspérées des hauts fonds sous-marins.
Le jour de la catastrophe, il se surchargea, malgré un tonnage assez peu important (189 tonneaux de jauge brute), de plus de cinq cents passagers, c'est-à-dire d'un poids de 30 tonnes environ, représentant une fraction trop importante de son tonnage. Si encore cette surcharge avait été placée dans les fonds mêmes du bâtiment, le danger aurait été moindre. Mais, au contraire, cette surcharge fut accumulée dans les " hauts ", ce qui réduisait encore une stabilité déjà insuffisante. Bien plus, cette surcharge dans les hauts, au lieu d'être répartie entre tribord et bâbord, s'est trouvée précisément sur le côté qui penchait, étant sous le vent, à l'abri des embruns.On ne peut manquer d'être impressionné par cette accumulation de circonstances néfastes. D'aucuns prétendront qu'il aurait fallu obliger les passagers à descendre à l'intérieur même du navire pour rétablir quelque peu la stabilité si effroyablement menacée. Encore aurait-il fallu qu'ils y pussent tenir, et il semble bien que la chose aurait été ici impossible. Au surplus comment astreindre une foule en proie aux affres du mal de mer à quitter l'air pur pour descendre s'enfermer dans un air chargé d'odeurs écœurantes.
Or, le cas du Saint-Philibert se renouvelle malheureusement trop souvent, et l'on reste stupéfait qu'il n'y ait pas. plus de catastrophes. Quel architecte naval n'a pas regardé avec effroi partir du Havre, certains jours de fête et de courses à Trouville, les bateaux de la côte normande surchargés d'excursionnistes. Un tel équilibre est à la merci du moindre coup de vent un peu violent. La leçon de cette catastrophe est que l'inspection de la navigation doit se montrer plus sévère dans l'application des règlements et ne doit pas, tout au moins, laisser partir en pleine mer des bateaux de fleuve ou de rivière aussi surchargés que s'ils restaient entre les deux rives où ils doivent effectuer le service pour lequel ils ont été construits.Sites internet
Récit du naufrage
Agence Culturelle Morvan Lebesque
Récit d'un autre naufrage au même endroit
Site consacré à la recherche des épaves
Histoire locale
Rubrique Histoire et Culture de la mairie de Nantes
Dastum 44 : Présentation de l'antenne :
Dastum44 : contact
http://www.bretagne.com/supplements/histoire/H1931.htm
http://a.c.b.free.fr/frames/acceuil.html
http://www.naonet.fr/guest/alternantes/emission/lancastr.htm
http://perso.wanadoo.fr/cap.info/plansite.htm
http://museepaysderetz.free.fr/
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